24 Heures (VD), Février 2023
Mes propos font suite à votre article sur la façon de recruter qui tient de moins en moins compte de la bonne vieille lettre de motivation et du CV.
Certes, LinkedIn marche bien. Mais vous oubliez que cela ne concerne pas tout le monde.
Ayant évolué en tant qu’écrivain public depuis plus de dix ans dans différents cantons, je tiens à préciser certaines choses.
J’ai dû – tout le temps – me battre devant des gens tremblant à l’idée d’écrire plus d’une page. C’est que, d’après les dires de mes clients, on leur explique au chômage que personne ne lit ces lettres. Pas toujours !
J’ai eu un cas à qui on avait demandé de refaire sa lettre. Le recruteur avait bien compris que ce n’était pas elle qui l’avait écrite. Elle était engagée, mais il lui a déclaré que s’il n’avait lu que la lettre, elle n’aurait même pas eu droit à un entretien !
Mais, même pour un petit travail de trois jours pour distribuer des flyers pour un magasin spécialisé dans la vente d’articles pour animaux de compagnie, un responsable a demandé aux six personnes présentes qui a parlé du chat dans sa lettre. En effet, on peut se démarquer avec un rien.
Ensuite, si personne ne fait attention à ces lettres, pourquoi existe-t-il des personnes mandatées pour ce travail ?
Et quand on ne sait ni lire, ni écrire, on ne peut pas vérifier qu’il manque un chiffre au numéro de téléphone dans le CV.
En outre, j’ai pu voir plusieurs cas de mail.com du CV se transformer en mail.ch dans la lettre. Réaction : « ah, c’est peut-être pour ça que je n’ai jamais reçu de réponse ! »
Ainsi, je me permets de vous écrire après une décennie de constats.
Il y a encore des gens qui ne pianotent pas constamment sur un ordinateur.